Entre chien et loup...

1er mai 2019...

Avec mon ami Lenny, nous nous sommes donné rendez-vous pour monter au Ventoux en fin d'après-midi dans l'espoir de faire  quelques rencontres animales et peut-être d'entendre hurler les loups... Chacun monte son affût au pied des arbres, à l'abri des branchages, alors que le jour décline doucement.

Malgré plusieurs heures d'attente, rien ne vient. Le ciel prend des teintes de rose et d'or mais hormis le chant de quelques oiseaux, la forêt reste bien calme...

Peu à peu,  le jour cède à la nuit et nous prenons le chemin du retour. Nos yeux se sont progressivement adaptés à l'obscurité et il ne nous est pas nécessaire de sortir les frontales pour redescendre.

Une fois encore, le calme environnant nous surprend. Le silence règne en maître et pas même le hululement d'une chouette ne vient le rompre. Puis tout à coup, un bruissement de feuilles se fait entendre juste au dessus de nous. Une ombre se faufile dans l’obscurité... Les arbres et les buissons ne nous permettent pas de distinguer clairement la silhouette qui nous surplombe et qui semble nous observer.  La noirceur de la nuit vient s'ajouter à cette ambiance mystérieuse...

Au premier abord, la démarche nous semble lourde et la carrure massive. Nous pensons à un sanglier. Mais l'attitude nous interpelle. Si la démarche est pesante, elle est aussi étrangement aérienne et le petit trot qui se fait entendre ressemble à celui d'un canidé. Par deux fois, l'animal s'arrête et nous observe avant de s'éloigner de ce même pas souple et lourd à la fois.

Nous nous remettons en route en évoquant cette mystérieuse rencontre. Nous écartons l'hypothèse d'un renard car la stature était bien trop imposante. Reste la question du sanglier, mais l'attitude ne correspond pas. Et je me souviens avoir pensé, dans un rayon de lune, "en fait c'est simplement un chien"... comme si une part de mon esprit refusait de s'emballer alors qu'une autre me criait qu'il s'agissait peut-être d'un loup... Sauf qu'à cette heure tardive, sur un sentier reculé du Mont Ventoux, c'est bel et bien un animal sauvage que nous avons vu... Et l'analyse des déplacements et du comportement porte à croire à l'impossible...

Cette présence expliquerait le calme olympien de la forêt. Mais nous ne le saurons jamais... Le secret de cette rencontre s'est évanoui dans l'ombre de la nuit... Et pourtant, peut-être qu'en ce premier jour du mois de mai, je viens de croiser un loup pour la première fois... à quelques mètres à peine... Il m'est impossible d'en être sûre... Mais si c'était vrai ?